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Comment aurais-je pu oublier une si jolie fleur ? |PV Yume|

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Mar 22 Aoû - 16:38
Tetsushi Hiroaki
Invité
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Ville d’Hoshi, en plein centre-ville. Une jolie boutique de fleurs a ouvert ses portes depuis quelques mois. On y vient bien sûr pour les fleurs, mais aussi pour cet homme charmant qui y travaille. C’est tellement rare de voir un homme travailler avec autant de passion parmi les fleurs en même temps ! Mais plus que la curiosité, c’est son physique et surtout les expressions sur son visage qui attirent la clientèle, principalement féminine. Il faut dire qu’il est très bel homme ! Mais surtout, il dégage une telle sensation de douceur qu’on pourrait se croire sur un petit nuage quand il vous adresse la parole. Cet homme n’est pas un vendeur ou un simple employé, comme on pourrait facilement le croire vu les heures qu’il passe à satisfaire ses clients. Cet homme n’est autre que le patron de cette magnifique boutique. Cet homme s’appelle Tetsushi Hiroaki. Il a toujours été passionné par les jolies choses (et personnes) et a toujours eu un amour prononcé pour le jardinage, ayant même fait partie du club de jardinage quand il était encore étudiant.

Depuis ces années d’études, il s’était passé beaucoup de choses dans sa vie. Il s’était amouraché d’un jeune homme de son âge, qui avait fini par prendre un autre chemin, et finalement, il avait changé d’école. C’était difficile de l’oublier, mais il le fallait. Tetsushi, après ça, avait recommencé à fréquenter plusieurs personnes, ne sélectionnant que celles qu’il trouvait particulièrement belles. Pas physiquement uniquement, il regardait le cœur avant de regarder le corps. Il ne se serait jamais autant épris d’un homme qui possédait une prothèse à la place de sa jambe sinon ! Plusieurs conquêtes, mais jamais de relations qui lui permettaient de s’épanouir autant qu’il pouvait le faire en évoluant dans la nature. Il avait donc choisi des études pour devenir fleuriste dans le but de pouvoir ouvrir lui-même sa propre boutique. Ça lui avait pris du temps. Il avait travaillé dur en tant qu’employé dans plusieurs magasins, et finalement, le moment était arrivé. Il avait maintenant 26 ans et était patron, ses pérégrinations l’ayant mené jusqu’à la ville de Hoshi. Il n’avait jamais quitté le Japon en y repensant.

Quoi qu’il en soit, Tetsushi se donnait corps et âme dans son entreprise, ne comptant plus ses heures. Il avait réussi à employer une vendeuse pour l’aider, mais il savait bien qu’il ne pourrait pas continuer infiniment comme ça. Il avait donc affiché une petite annonce sur la porte de sa boutique, dans l’espoir que quelqu’un accepte de les aider Megumi et lui. Dès l’aube, il s’était levé pour recevoir ses fleurs, avait tout arrangé de façon à les sublimer, avait enfilé un tablier pour commencer à préparer des bouquets qui lui avaient été commandés armé d’un sécateur, et il avait enfin ouvert les portes de sa boutique pour accueillir les clients. Il était fatigué, mais il s’en moquait. Sa passion lui donnait de l’énergie et il n’aurait qu’à faire une petite sieste après avoir pris son déjeuner ! Il était si beau dans sa tenue de travail ! Ses mains aux longs doigts fins touchant ses fleurs comme s’il s’agissait de précieuses conquêtes. Dès l’ouverture, de nombreuses personnes vinrent pour chercher des commandes, en passer, ou tout simplement demander des conseils pour entretenir plantes et fleurs qui ornaient leur habitation. Ce n’est qu’au moment du déjeuner que le jeune patron put souffler un peu.

Il ne fermait jamais pour l’heure du déjeuner, même s’il n’y avait pas énormément de passage à ces heures-là. Mais il ne voulait pas risquer de louper des clients ! Et puis, qu’est-ce qu’il ferait de plus s’il rentrait à son appartement ? Il était bien mieux parmi ses fleurs qui lui tenaient compagnie. Il s’empressa de prendre le sandwich qu’il avait acheté en venant et le dévora d’une traite. Il ne fallait pas qu’il soit en train de mâcher si un client venait à poindre le bout de son nez après tout ! Il savait qu’il était beau et élégant et aimer jouer de son charme. Il avait toujours été comme ça, même pendant ses années d’études. Il se rappelait de cette fille… Comment s’appelait-elle déjà ? Tetsushi n’arrivait plus à s’en souvenir, cela remontait à bien des années maintenant. Mais malgré tout, même s’il ne souvenait plus de son nom, il se souvenait de son visage. Perdu dans ses rêveries, c’est la sonnette de la porte d’entrée de son magasin qui l’en tira. Une jolie demoiselle venait d’entrer dans son paradis fleuri, une magnifique vision qui ne put qu’étirer les lèvres de Tetsushi en un tendre sourire.

« Bienvenue mademoiselle. Que puis-je faire pour vous aider ? »

Il avait contourné son comptoir après avoir ajusté le badge où était inscrit son nom et son prénom, s’approchant de cette inconnue avec un grand sourire, un air profondément doux affiché sur son visage.

Citation :
Tetsushi Hiroaki, 26 ans, est un métisse japonais de par son père et français de par sa mère. Il a grandi dans le grand manoir familial sans jamais trop voir ses parents, passant donc la plupart de son temps avec ses domestiques et précepteurs. Destiné à prendre la suite de son père, il a été la cible de plusieurs mariages arrangés dès son enfance et a préféré fuir toutes ses responsabilités en poursuivant des études de fleuriste. C’est un homme élégant, galant et surtout très romantique, même s’il se plaît à charmer à tout va, à la recherche de cette personne qui parviendra à lui plaire plus que ses fleurs adorées. C’est une véritable bouffée de douceur, un nounours en guimauve ! ♥
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Ven 22 Sep - 22:29
Yume Namida
M • Critique littéraire
Yume Namida


:
Cela faisait bien un an que Yume avait rompu avec Dorian. Ca avait été douloureux. Sa plus douloureuse séparation. Elle n’avait pourtant pas fini dans les larmes et le pathétique. Ils avaient couché ensemble une dernière fois, sachant que ce n’étaient pas leurs sentiments le problème mais leurs objectifs. Dorian ne voulait pas d’enfant. Elle si. On ne pouvait pas faire de compromis dessus. Un finirait par se sacrifier, et finir par en vouloir à l’autre. Alors, il valait mieux arrêter avant de se déchirer. Alors, ils avaient fait l’amour. Une dernière fois. Mais la meilleure, malgré la tristesse qui avait empli le coeur de Yume, qui s’était mélangée à la joie, au plaisir. A tous ses sentiments contradictoires. Ses larmes avaient perlé. Dorian l’avait bercé. C’était fini. Sa plus douloureuse séparation, mais aussi sa plus belle.

La suite… Yume s’était rapidement trouvé un petit appartement. Elle avait emménagé, mais avait passé la plupart de son temps à travailler. A écrire des histoires pour des enfants. C’était tout. Elle n’avait pas la moindre envie de rencontrer quelqu’un d’autre. Même sous la pression de ses parents qui n’arrêtaient de lui dire qu’il était temps qu’elle trouve quelqu’un de bien. Pas comme son médecin qui avait dix ans de plus. Yume leur avait dit de s’occuper de leurs autres enfants issus de leur remariage, chacun de leur côté. Elle n’avait aucune envie de leur accorder la moindre importance dans sa vie. Eux-même ne se rendaient pas compte que c’était bien Dorian qui l’avait dissuadé de couper définitivement les ponts.
Aujourd’hui, ils n’échangeaient que des reproches, ce qui fatiguait Yume. Si seulement Ayuna était toujours vivante… Ca faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas pensé à son ancienne nourrice. La demoiselle avait bien envie de se recueillir sur sa tombe.

Elle alla voir le premier fleuriste qu’elle trouva, et entra discrètement, à pat feutré, comme si elle ne voulait pas faire de bruit, malgré la sonnette qui annonçait son arrivée.

-Bonjour, j’aimerais un bouquet de lys, si c’est possible.


Elle regarda aux alentours. L’endroit était apaisant. Elle imaginait déjà un coin où on pouvait servir du thé et du café, avec une petite bibliothèque. Ca serait tellement un autre monde. Quelques idées germèrent dans son esprit pour son prochain livre. Empli de douceur et de fantastique. Yume afficha un sourire doux, plongée dans ses pensées. Oui, une petite table, avec un thé, et des livres et des fleurs. Avec le fantôme de sa nourrice, buvant longtemps une boisson chaude. Elle quitta du regard un coin de la pièce pour le reporter sur le fleuriste. Qui lui disait quelque chose. Impossible de mettre la main dessus. Mais, elle était certaine. Elle le connaissait. D’où ? Elle n’en avait pas la moindre idée.

Elle aurait pu le demander. Néanmoins, elle ne voulait pas se faire passer pour une folle, ou que ce soit vu comme une technique de drague sortit d’un film des années 90. En parlant d’années… Ils devaient avoir le même âge. Peut-être qu’ils s’étaient connu à Chise ? Cette idée lui fit afficher un sourire amusé. Peu probable. Il n’y avait que des héritiers là-bas.

-Vous avez une très jolie bouquine. Très Fen Shui.


Un brin d’humour, avec son sourire doux. Elle devait se retenir de lui dire qu’elle aurait bien vu ce petit salon de thé. Après les cafés avec des chats, des cafés avec des plantes. Au moins, il n’y avait pas de risques de maltraiter un animal.

-Vous êtes ici depuis longtemps ?

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait très à l’aise avec cet homme. Peut-être que c’était grâce à cette impression de déjà vu, de déjà le connaître. Et puis, il fallait avouer qu’il avait un joli sourire qui incitait à aller vers lui.
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Jeu 19 Oct - 15:00
Tetsushi Hiroaki
Invité
Anonymous
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Tetsushi avait bien fait de vite avaler son sandwich ! Il avait tout juste eu le temps de finir sa dernière bouchée, de se laver les mains et de prendre un petit bonbon à la menthe histoire de ne pas avoir une haleine de sandwich que la petite sonnette de son magasin venait de retentir. Celui-ci n’était pas très grand, mais vu le personnel réduit qu’ils étaient, ça lui convenait bien. Et s’il avait envie de plus d’espace un jour, il n’aurait qu’à déménager, même s’il doutait en avoir un jour l’envie. Contournant le comptoir derrière lequel il se trouvait, il avança vers la jolie demoiselle qui venait d’entrer. Elle était vraiment charmante, mais il n’était pas là pour draguer. Il était là pour lui fournir ce dont elle avait besoin. Des lys en l’occurrence. Le fleuriste s’inclina un peu en avant, son doux sourire ne quittant pas ses lèvres.

« Bien sûr ! De quelle couleur les voulez-vous ? J’en ai des oranges et des rouges, mais je dois avouer que les blancs restent de très loin mes préférés. »

Tetsushi fit signe à la jeune femme de le suivre pour qu’il puisse lui montrer les trois sortes dont il disposait dans son magasin.

« C’est pour une occasion particulière ? Est-ce que vous souhaitez une composition spéciale ? Sinon je peux vous composer quelque chose et vous verrez si ça vous convient. »

Il lui fit un nouveau sourire, tout un tas d’idées venant déjà se bousculer dans sa tête. Il voyait quelque chose de classique avec des lys blancs, certains ouverts et d’autres en bouton pour les voir s’ouvrir, agrémentés de feuillages, la même chose avec des roses rouges, ou alors quelque chose d’un peu plus exotique avec des lys oranges et de jolies roses rouges, toujours agrémentés de feuillage pour donner plus de volume au bouquet. Alors qu’il attendait la réponse de la demoiselle quant à son souhait de bouquet, son visage s’illumina davantage en entendant le joli compliment qu’elle lui faisait.

« Merci beaucoup ! Je suis vraiment heureux que cette boutique vous plaise et que vous vous y sentiez bien, c’était ce que je recherchais en l’ouvrant. J’ai ouvert il y a peu, un peu plus d’un mois, mais j’ai déjà vécu à Hoshi, j’y suis resté un peu pendant mes études. »

Ça ne dérangeait vraiment pas Tetsushi de parler de lui et puis, ce n’était vraiment pas des détails très personnels qu’il lui donnait. Son regard se mit à la détailler un peu plus. C’était vraiment étrange, il avait une sensation bizarre quand il la regardait comme ça.

« Je m’excuse si je parais indiscret, mais est-ce qu’on ne se serait pas déjà croisé quelque part ? Votre visage me semble familier. Vous venez d’Hoshi vous aussi ? »

Ça allait peut-être passer pour une vieille technique de drague, mais on sentait que le fleuriste était sincère dans sa question. Il n’y avait absolument aucun sens caché derrière ses mots et il avait même laissé son doux sourire de côté pour prendre un air un peu plus sérieux, histoire de bien montrer à sa cliente qu’il n’avait pas les idées mal placées. Il était presque sûr de l’avoir déjà vue quelque part, mais où ? Si elle vivait à Hoshi depuis plusieurs années, ils avaient pu se croiser à de nombreux endroits. Ça pouvait tout aussi bien être au supermarché du coin ou dans un bar ! Tetsushi afficha un nouveau sourire alors qu’il regardait tendrement sa cliente.

« Désolé, c’est un peu bizarre comme question, nous aurions pu nous croiser n’importe où en y pensant. Pour votre bouquet, est-ce que vous souhaitez ajouter une petite carte ? J’ai tout ce qu’il faut sur le comptoir si vous souhaitez, cartes et crayon. »

Voilà, recentrer la discussion sur le bouquet. La jeune femme allait le trouver bizarre s’il insistait et puis, il pouvait très bien se tromper. On lui avait déjà dit que chaque personne avait au moins un sosie quelque part sur cette planète alors peut-être que sa mémoire lui jouait des tours ou qu’elle ressemblait tout simplement à quelqu’un qu’il avait connu ou croisé.
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Dim 26 Nov - 12:12
Yume Namida
M • Critique littéraire
Yume Namida


:
Il existait plusieurs type de lys… Première nouvelle. Pour Yume, il n’existait que des blancs… Preuve qu’elle connaissait beaucoup de choses en jardinage. Elle n’avait jamais essayé d’entretenir une plante, mais la demoiselle n’aurait pas été surprise qu’un cactus meurt entre ses doigts pourtant délicats. Son côté tête en l’air pouvait être fatale pour certains…

-Je vais rester sur du classique avec le blanc.

La gueule avec des lys rouge ou orange dans un cimetière. Ca devait rester sobre et élégant. Elle suivit le vendeur tranquillement laissant son regard se promener sur tous les articles. Vraiment dommage qu’elle ne s’intéresse absolument pas au jardinage. Elle aurait bien aimé avoir un appartement un peu plus fleuri avec des orchidées, et des bonsaïs, par exemple… Honnêtement, elle n’était vraiment pas doué pour la décoration. Avec Dorian, elle l’avait laissé gérer, se contentant de mettre des petites touches d’elle, surtout dans la bibliothèque.

-Hum… C’est pour une tombe. Donc rien d’extravagant, s’il vous plaît.

Avec toutes ces distractions, Yume avait presque oublié la raison de sa venue. Mais c’était de la faute de ce fleuriste, on s’attendait presque à trouver un passage pour aller dans un mignon conte de fées. Bien suffisant pour la demoiselle pour se perdre complètement. Et c’était difficile de rester concentrer en plus. Elle tourna enfin son regard vers le vendeur, avec une légère expression de surprise.

-Ah oui ? C’est vrai que c’est jolie ville, malgré l’académie Chise.

Il fallait dire que Yume n’avait pas un très bon souvenir de ses années études… Quand ils n’étaient pas vagues. Elle devait avouer que c’était plus à cause de ses éléments perturbateurs que de l’académie elle-même. Même si cette école lui avait offert Dorian et qu’elle avait été heureuse en sa compagnie. Et puis, il fallait l’avouer, le médecin scolaire était canon. Néanmoins, ils ne voulaient pas la même chose, et ils avaient décidé de se séparer d’un commun accords. Les larmes aux yeux, et le coeur déchiré par la tristesse, mais il valait mieux que ça se termine ainsi plutôt que dans la violence, les reproches, et les sempiternelles larmes, non ? Elle se demanda vaguement comme elle réagirait si elle le croisait de nouveau. Avec l’envie de se blottir dans ses bras, sans aucun doute. Mais après… Finalement, ils auraient peut-être dû rester ensemble jusqu’à se disputer constamment. Il aurait été plus facile de l’oublier.

Elle revint dans le présent et afficha un sourire doux et hochant la tête imperceptiblement. Au bout d’une dizaine d’années on pouvait dire qu’elle était de cette ville, non ?

-Oui, je suis arrivée ici quand j’étais au lycée.

Pour fuir ses problèmes de drogue. Maintenant, elle fuyait la famille recomposée qu’elle avait gagné des deux côtés de ses parents. Elle faisait un peu tâche dans le décor, avec des politiques, des tradeurs, des comptables et tous ces métiers avec des chiffres. Autant dire, qu’ils se demandaient tous quand est-ce qu’elle aurait un vrai métier. La demoiselle n’avait jamais osé leur dire qu’elle était bien plus riches qu’eux. Ses livres pour enfants se vendaient étrangement bien partout dans le monde. Enfin, ce n’était pas pour autant qu’elle savait gérer son argent. Elle ne savait même pas combien elle avait sur son compte. Elle savait juste qu’elle était riche.

-Mais votre visage semble me dire quelque chose aussi. Vous avez étudiez à Chise ?

Si le fleuriste avait fait une tentative de drague, Yume n’aurait rien vu. Elle avait un petit côté innocent et naïf au premier abords, mais plus on la connaissait, plus on découvrait qu’elle n’était pas très doué avec la subtilité, et qu’elle avait un caractère entier.
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Jeu 7 Déc - 14:54
Tetsushi Hiroaki
Invité
Anonymous
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Pour une tombe hein ? Tetsushi avait toujours eu un peu de mal avec ça, il était doué pour parler avec les gens, pour les séduire, mais est-ce que cette demoiselle avait vraiment besoin d’être séduite si elle comptait simplement prendre un bouquet pour fleurir une tombe ? Et cette tombe, est-ce que c’était celle de quelqu’un de proche ? Est-ce que la perte était récente ? Ça faisait beaucoup de questions dans la tête du fleuriste qui marqua une petite pause. Il n’avait pas envie de faire une boulette en se risquant à poser des questions et après tout, tout ça ne le regardait absolument pas. Il devait se contenter d’être professionnel, de lui faire son bouquet, de la remercier chaleureusement de sa visite et espérer qu’elle reviendrait un jour pour une occasion beaucoup plus heureuse. Un anniversaire, une pendaison de crémaillère, un mariage ? Tetsushi osa un coup d’œil sur ses mains. Elle ne semblait pas porter d’alliance mais rien ne l’empêchait d’avoir le cœur pris. Le jeune homme adorait observer les gens et deviner des choses à leur sujet sans même avoir à leur tirer les vers du nez.

« Je vois. Aucun problème, je vais vous préparer ça de ce pas. »

Il lui offrit un nouveau sourire et attrapa des lys blancs pour commencer à les tailler. Son sourire, ses gestes, tout était doux, donnant presque l’impression qu’il n’était pas capable de s’énerver. On ressentait vraiment sa passion et son amour pour les fleurs alors qu’il taillait les tiges, attrapait quelques feuillages pour agrémenter son bouquet, taillait à nouveau et l’inspectait sous tous les angles. C’était certes pour une tombe, ça n’avait pas besoin d’être extravaguant, mais ce bouquet devait paraître comme le plus beau aux yeux de la demoiselle face à lui. La discussion continua, très légère. Oh ? Alors elle aimait cette ville mais pas son Académie ? Est-ce qu’elle avait étudié là-bas et n’en avait pas gardé de bons souvenirs ? Ou peut-être connaissait-elle quelqu’un qui y allait et pour lequel elle ressentait une grande animosité ? En tout cas, plus Tetsushi la regardait, plus il avait l’impression de la connaître. Sa grande curiosité le poussa à poser une question un peu plus personnelle. Arrivée au lycée ? Et elle aussi elle avait l’impression de le connaître ? Ça ne pouvait pas être une coïncidence non ?

« J’y ai fait toutes mes années de lycée oui. Peut-être qu’on s’est déjà vu à ce moment-là ! Je ne suis pas resté ici pour mes études universitaires, j’ai préféré voyager un peu, mais finalement, je n’ai pas pu m’empêcher de revenir ici. »

Tetsushi continuait sa préparation et lui offrait toujours ce regard et ce sourire si tendres. Elle avait piqué sa curiosité, il avait envie d’en savoir plus à son sujet.

« En tout cas, vous n’avez pas l’air d’en garder de très bons souvenirs. C’est dommage, les années au lycée et encore plus celles à l’université sont les plus belles d’une vie à ce qu’il paraît. Est-ce que c’est indiscret de ma part de vous demander votre nom ? J’aimerais réussir à me souvenir de vous, je suis sûr qu’on s’est croisé à Chisê. »

Oui, il voulait en avoir le cœur net. Tetsushi termina son bouquet en un rien de temps, mais avant de le tendre à sa cliente, il se rendit compte qu’il lui demandait de se présenter alors que lui ne l’avait même pas fait. Son nom était inscrit sur son badge, mais elle ne l’avait peut-être pas regardé ? Il s’inclina alors un peu en avant.

« Enfin, avant de vous demander votre nom, il est plus poli de me présenter de vive voix et non avec un simple badge. Je m’appelle Tetsushi Hiroaki. »

Il se redressa pour la gratifier d’un nouveau sourire, lui tendant finalement le bouquet.

« Est-ce qu’il vous plaît de cette façon ou souhaitez-vous que je le modifie ? N’hésitez surtout pas, je suis là pour répondre à vos souhaits. »

Décidément, on lui avait toujours dit qu’il était trop poli, mais même en grandissant il n’empirait pas. Il ne pouvait s’empêcher de tout faire pour contenter ses clients et c’était sans doute pour son professionnalisme, et aussi pour sa personnalité, que les gens venaient et revenaient dès que l’occasion se présentait.
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Jeu 18 Jan - 14:46
Yume Namida
M • Critique littéraire
Yume Namida


:
Pendant qu’il faisait le bouquet, la demoiselle regardait les autres fleurs, jetant finalement son dévolu sur des graines de fleur de lotus dans une petite boule d’eau pour mettre dans son appartement. Mais elle n’eut pas le temps de parler, le vendeur continuant de lui parler, et elle n’avait pas très envie de le couper dans son élan. Il était tellement agréable.

Il n’avait pas pu s’empêcher de revenir ici… Et bien comme ça, ils étaient deux. Yume avait fait des allés et retours entre Londres et Hoshi. Mais ce n’était pas la ville qui l’avait fait revenir. Juste un homme qu’elle n’avait pas pu oublié. Elle ne regrettait pas son choix. Ils avaient passé de bon moment. Enfin, elle espérait que ça serait ainsi, puisqu’à l’heure d’aujourd’hui, la demoiselle se disait qu’elle n’aurait jamais dû revenir si c’était pour avoir une si profonde cicatrice.

-Pour une raison particulière ?


Quoique, c’était peut-être trop personnel. Yume haussa légèrement les épaules. Si c’était le cas, il pouvait toujours l’envoyer sur les roses (fleuriste, roses… ma blague est trop drôle !). Elle se mit à sourire à cette pensée, tout en écoutant le vendeur. Elle espérait qu’il n’était pas aussi bavard avec ses autres clients, parce que sinon, ils devaient en avoir vite marre. Enfin, là il y avait moyen de faire la conversation. Et puis, elle aimait bien son sourire rassurant. Il était loin des manières bourrues de Dorian.

-A ce qu’il paraît ? Ca veut dire que ce n’est pas vos plus années, non plus ?

Honnêtement, Yume ne savait pas si c’était de la drague ou non, là. Certes, elle avait aussi cette impression, mais en fait… non. Il avait directement tapé dans l’académie la plus prestigieuse de la ville. Elle sentait la richesse ou quoi ? La jeune femme regarda ses vêtements… Elle n’avait pas l’impression d’être si bien habillée que ça, et elle savait à quoi ressemblait les quartiers pauvres. Enfin ceux de Londres, mais ça devait être les même partout, non ? Ok, elle avait dit que la ville était magnifique malgré cette académie, mais… Ca pouvait aussi dire qu’elle n’aimait pas les riches, non ? Avec leur manières arrogantes et tout ça.

-Yume Namida.

Elle s’inclina légèrement, avec un léger sourire poli. L’auteure regarda finalement le bouquet avec un sourire doux aux lèvres ne doutant pas que son ancienne nourrice allait l’apprécier.

-Merci beaucoup, il est parfait. Je repasserais tout à l’heure si ça ne vous dérange pas. J’ai vu une fleur de lotus, j’aimerais l’acheter après être passée, si ça ne vous dérange pas.

Elle lui pointa l’article qu’elle avait vu au début de sa main libre. Oui, elle la voulait vraiment. Même si elle n’était pas sûre que la plante allait survivre avec elle. Elle était tellement tête en l’air…

-Enfin, si elle n’est pas difficile d’entretien. Je n’ai pas vraiment la main verte.

Elle fit une petite moue, un peu désolée de ne pas être douée avec les plantes. En même temps, elles avaient qu’à se faire entendre si elles voulaient quelque chose, hein… Ce n’était pas de la faute de Yume. C’était une artiste. Alors elle était un peu perchée. Comment ça, c’était trop facile comme excuse ?
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Mer 31 Jan - 12:17
Tetsushi Hiroaki
Invité
Anonymous
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Décidément, c’en était presque dommage que la demoiselle ait passé la porte de son magasin pour demander un bouquet de fleurs afin de fleurir une tombe. Elle était vraiment très jolie, très agréable dans sa discussion et puis… il y avait ce petit quelque chose qui faisait penser au fleuriste qu’ils s’étaient déjà croisés. Si elle était venue à son magasin pour une raison un peu plus joyeuse, nul doute qu’il aurait essayé de la charmer un peu, juste un peu, pour découvrir si son cœur était déjà pris. Tetsushi avait toujours été un gentleman après tout. S’il savait qu’une personne était prise, même si elle lui plaisait beaucoup, il ne forçait jamais le passage. Le bonheur des autres passait avant tout. Les voir heureux le rendait lui aussi heureux. Il était bien moins frivole que par le passé depuis qu’il avait ouvert sa boutique, mais il avait toujours ce souhait, ce désir de trouver la fleur parfaite qui pourrait embellir ses journées jusqu’à la fin de ses jours. Oui, Tetsushi était un grand romantique ! Il croyait en l’amour, le vrai, même s’il n’avait pas encore réussi à le trouver.

« Une raison particulière ? Hum… Peut-être qu’inconsciemment j’avais envie de revenir ici parce que c’est dans cette ville que j’ai réussi à avoir le plus d’attaches. Vous savez, les amourettes de lycée, les amis et tout ça. »

Le fleuriste offrit un nouveau sourire à sa cliente, une pointe de tristesse se lisant quand même dans celui-ci. Des amourettes de lycée hein. Ça avait été bien plus fort qu’une simple amourette avec Yuki. Il s’était déjà projeté dans sa vie future à ses côtés, mais finalement, leurs chemins s’étaient séparés. Sans doute s’étaient-ils rencontrés trop tôt. Sans doute avaient-ils été trop jeunes. Tetsushi inspira profondément pour chasser ces idées de sa tête. Est-ce que c’était vraiment pour ça qu’il était revenu ici ? Parce qu’il espérait retrouver des gens de son passé ? Ces liens qu’il avait pu tisser ? Ses années de lycée avaient été tout aussi formidables que cruelles. Il était peut-être un peu maso finalement. Il n’était même pas sûr de pouvoir reconnaître des gens qui auraient partagé un peu de son quotidien ces années là s’il se retrouvait face à eux. Nombreuses avaient été les filles, comme les garçons, à partager une nuit ou plus à ses côtés avant qu’il ne rencontre Yuki après tout.

« Disons que ça a été un peu compliqué. J’ai passé de bons moments, mais je crois que j’ai un peu moins profité, humainement parlant, de mes années universitaires que de mes années au lycée. Enfin… Désolé de vous embêter avec ça, ça ne doit certainement pas vous intéresser. »

Le fleuriste lâcha un petit rire avec un sourire gêné. Il étalait sa vie devant une parfaite inconnue. Enfin, plus si inconnue que ça puisqu’elle venait de se présenter. Yume Namida. Tetsushi ne put s’empêcher un instant de rester silencieux. Ce nom lui semblait tout aussi familier que le visage de cette demoiselle. Cette sensation d’avoir quelque chose sur le bout de la langue, d’être sur le point de se souvenir sans y parvenir, c’était franchement désagréable. Il fronça même les sourcils l’espace d’un instant avant de retrouver bien vite ce visage doux et calme, son délicieux sourire aux lèvres alors qu’il présentait son bouquet à sa cliente.

« Je suis ravi que le bouquet vous plaise Namida-san. Et n’hésitez surtout pas à repasser, ce serait un plaisir de pouvoir discuter à nouveau avec vous. »

Tetsushi le pensait vraiment. Ses yeux glissèrent jusqu’à la fleur de lotus que la demoiselle pointait du doigt. Le fleuriste lui offrit un grand sourire, essuyant ses mains sur son tablier avant de partir vers l’article en question, le prenant entre ses longs doigts avec toute la douceur du monde.

« Ne vous inquiétez pas, ces graines ne vous demanderont pas beaucoup d’entretien. J’espère simplement que vous êtes patiente parce que ces graines mettent généralement un long moment avant de germer. Il leur suffira de beaucoup d’eau et de soleil pour s’épanouir, rien de compliqué. Et si jamais vous avez des questions pour l’entretien une fois que les fleurs auront bien poussé, vous pourrez toujours passer au magasin pour les poser ou pour me les amener directement. »

Tetsushi posa la petite boule d’eau sur le comptoir, passant derrière celui-ci pour encaisser le bouquet qu’il venait de faire. Il le lui aurait bien offert ce bouquet, mais s’il se mettait à faire ça avec toutes les clientes, il allait finir sur la paille ! Il annonça le tarif qu’elle devait lui régler et fit glisser une jolie carte de visite aux couleurs pastel vers elle.

« Je vous garde ces graines de côté. N’hésitez pas à appeler au magasin si jamais vous avez un empêchement ou si jamais vous ne souhaitez plus les prendre. »

Le paiement effectué, Tetsushi s’inclina poliment.

« Je vous remercie chaleureusement pour votre visite dans mon magasin. J’ai hâte de vous revoir Namida-san. »

Et un nouveau sourire. Peut-être qu’elle repasserait, peut-être que non. En tout cas, ce laps de temps allait lui permettre de réfléchir à tout ça, et, surtout, à ce nom. Yume Namida. Non, décidément, ça lui disait vraiment quelque chose. Est-ce que ça serait mal de faire quelques recherches à son sujet une fois qu’elle serait partie ? Juste pour voir quelle tête elle avait pu avoir quelques années auparavant. Juste pour savoir s’ils s’étaient bien déjà croisés. Rhaaaa ! C’était vraiment énervant de ne pas réussir à se souvenir !
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Sam 17 Fév - 12:57
Yume Namida
M • Critique littéraire
Yume Namida


:
Yume ne savait pas trop si on pouvait qualifier une amourette de lycée. Avec l’adolescence, venait les tempêtes de sentiments difficilement contrôlables. Les nouveaux qui arrivaient, et ceux qui évoluaient au point de rendre fou. La demoiselle avait autant de bons souvenirs que de mauvais, à cause de ses emportements. La plus petite contrainte l’avait toujours fait grincé des dents, agacé ou mise de mauvaise humeur, mais une bonne nouvelle l’avait toujours mise de très bonne humeur, laissant son visage souriant pour longtemps. Les sentiments amoureux l’avaient transporté bien au-delà du simplement bonheur. Et pourtant, avec le recul, son « amourette de lycée », n’avait jamais été rose. Elle avait confondu la passion avec la maltraitance. Néanmoins, elle regrettait un peu cette époque, où tout était grandiose. Le monde était immense, la vie de faisait que commencer, et il fallait en profiter.
Aujourd’hui, elle était plus calme, et se laissait porter simplement sans se poser de questions. Elle n’avait plus cette fougue. C’était dommage.

-Les amourettes de lycée sont souvent… violente émotionnellement.

Elle avait vu cette pointe de tristesse. Yume n’était pas spécialement encrée dans la réalité. Elle-même le savait. Mais les sentiments, elle les voyait. C’était un peu l’engrais de son métier. Ca lui donnait d’ailleurs envie d’écrire une petite histoire sur les rêves impossibles que l’on faisait seulement à l’adolescence. Une lettre de Poudlard, être en couple avec son idole, s’imaginer dans un monde plus fantastique, avant d’être balayé par l’implacable réalité. Ces rêves se faisaient peu à peu remplacer par des questions plus terre-à-terre comme le métier que l’on voulait faire, la vie que l’on voulait mener, des objectifs plus facile à atteindre, comme avoir une grande bibliothèque dans sa maison avec un canapé de cuir.

-Je n’aurais pas posé la question si ça m’intéressait pas.


Enfin, elle ne pouvait pas en dire autant que lui. La demoiselle avait toujours privilégiée l’humain à ses études. Elle avait arrêté le droit pour être avec Dorian pour ne pas qu’il ait de problème. Ce qui aurait pu être catastrophique, mais bien heureusement son amour pour la littérature et son côté rêveur l’avait conduit à être auteure. Elle avait eu énormément de chance. Heureusement qu’elle n’était pas du genre à se poser beaucoup de questions, faisant seulement ce qu’elle avait envie. Aujourd’hui, son plus gros problème était toujours… l’administration. Elle ne comprenait rien, et laissait souvent les choses en plan. Les factures, les impots… Elle payait sans se poser la question si tout était bien conforme.
Et elle se mit à rire en l’entendant. Un rire doux et espiègle, qui transparaissait sa fougue qu’elle avait posséder à l’adolescence.

-Je vais finir par vider mon portefeuille si je dois acheter des fleurs pour simplement discuter avec vous. Un café, peut-être ?

Yume n’avait pas l’impression de prendre les devants. C’était réellement innocent. Elle appréciait de parler avec lui, et elle trouvait dommage de devoir venir dans sa boutique pour discuter, surtout que leur conversation serait automatiquement coupée par un client. Même si le lieu était bien plus agréable qu’un café.
Mais pour le moment, elle se concentrait sur les graines de lotus qu’elle avait visualisé un peu plus tôt, et écoutait attentivement les directives du fleuriste tout en regardant ses mains délicates.

-Je vous l’amènerais si je la trouve un peu patraque.

Une fois qu’il eut mit son prochain de côté, Yume ouvrit son portefeuille pour y glisser délicatement la carte de visite, avant de sortir l’argent, tentant de calculer avec ses billets, fronçant les sourcils sous la concentration, et semblant légèrement agacée. Elle n’était vraiment pas douée pour le calcul, et n’était jamais sûre du bon résultat, ne trouvant pas toujours la même chose. La jeune femme finit par laisser tomber, se contentant de lui tendre ses billets. Sans doute qu’il y avait trop. Enfin, elle espérait. Mieux valait trop que pas assez.

-Désolée, je ne suis pas très bonne pour tout… ça.


Elle pointa les billets de son index, un peu désolée de lui imposer ce travail, ne songeant pas un seul instant qu’il pouvait la rouler dans la farine. Elle récupéra finalement sa monnaie, et s’inclina poliment.

-A tout à l’heure.

Elle lui offrit un doux sourire, sortant du magasin. Elle traversa un le passage piéton seulement quand le bonhomme fut vert, sans même faire attention qu’elle pouvait traverser avec l’absence de voiture sur le moment.

La demoiselle se rendit au cimetière, nettoyant la tombe avant déposer le bouquet et de faire brûler de l’encens se recueillant pendant plusieurs minutes.
Elle revint finalement une heure plus tard au magasin pour venir récupérer sa fleur de lotus, cherchant Tetsushi du regard, tel un petit chat curieux.
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Dim 11 Mar - 18:19
Tetsushi Hiroaki
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La jeune femme avait plus que raison en qualifiant les amourettes de lycée comme étant violentes émotionnellement. L’adolescence était le temps des découvertes, dans tous les domaines. On apprenait de nouvelles choses au lycée, on découvrait les évolutions de notre corps, et on découvrait aussi les autres. Pour Tetsushi qui avait toujours vécu un peu éloigné du monde quand il était encore jeune, passant plus de temps avec les domestiques de son grand manoir qu’avec les gens de son âge, son arrivée au lycée avait été une tornade dans sa tête comme dans son cœur. Il s’était fait des amis, avait élargi son horizon grâce à de nouvelles connaissances et il avait fini par tomber amoureux. Son premier vrai amour partagé si on mettait de côté l’admiration et l’attirance qu’il avait toujours eues pour cette demoiselle qui travaillait dans les jardins du manoir familial. Ces sentiments avaient été si forts qu’ils avaient réussi à le rendre tellement heureux qu’il aurait cru mourir de bonheur. Et le revers de la médaille avait été tout aussi violent. Quand son chemin s’était séparé de celui de Yuki, le fleuriste s’était senti si mal qu’il avait cru qu’on lui arrachait son cœur encore battant de sa poitrine.

« Quand on découvre quelque chose pour la première fois, on ne fait bien souvent pas dans la demi-mesure. »

Tetsushi sentait son cœur se serrer en repensant à tout ça. Ça faisait des années et pourtant, il n’avait pas réussi à tourner la page. Il n’avait plus réussi à aimer quelqu’un aussi fort, aussi passionnément et s’était jeté tête baissée dans le travail pour ne plus y penser et essayer de tourner la page. Il fallait croire que certaines blessures étaient vraiment très longues à cicatriser. En tout cas, ils semblaient tous les deux sur la même longueur d’onde. Ils avaient dû être passionnés il y a quelques années et s’étaient finalement assagis le temps passant. Le sourire du fleuriste se fit incroyablement doux et sincère quand la demoiselle lui assura qu’il ne l’ennuyait pas avec son discours. C’était vraiment agréable de parler avec elle. Et c’était encore plus agréable de la voir sourire et de l’entendre rire. Et… Ah ? Elle venait de l’inviter à prendre un café ? Le sourire de Tetsushi ne quittait plus ses lèvres. Cette rencontre avait vraiment illuminé sa journée.

« Vous n’êtes pas obligée d’acheter à chaque fois ! On m’a toujours dit que j’étais un piètre commercial parce que je n’incite jamais aucun de mes clients à repartir avec quelque chose. Je préfère que les personnes qui passent la porte de cette boutique choisissent des choses qui leur plaisent vraiment, pas seulement parce que quelqu’un les a incités à dépenser leur argent. En tout cas, je serais ravi de boire ce café en votre compagnie ! Et puis, si vous ne voulez pas dépenser tout votre argent à cause de moi, nous pouvons toujours boire ce café à la fermeture. J’ai tout ce qu’il faut à l’arrière si vous souhaitez discuter plus au calme sans débourser le moindre yen. »

Tetsushi avait désigné la porte qui se trouvait derrière le comptoir, celle de sa réserve. Si Yume était d’accord, il n’aurait qu’à dégager la petite table qui se trouvait à l’entrée, entourée de fleurs, apporter deux chaises de la réserve et deux tasses de café. Il devait avoir quelques biscuits aussi… Ce cadre serait bien plus propice à la discussion, mais le fleuriste n’avait rien contre le fait d’aller dans un endroit plus neutre pour apprendre à connaître un peu plus cette jeune femme. Au moment de payer, Tetsushi ne put s’empêcher de remarquer les différentes expressions qui passaient sur le visage de sa cliente. C’était adorable ! Et en plus elle s’excusait ! Le brun lui offrit un nouveau sourire, toujours aussi doux.

« Ne vous inquiétez pas pour ça, c’est mon travail ! Et puis, je n’ai jamais été un grand fan de mathématiques non plus. J’ai même bien failli abandonner quand j’ai vu la masse de paperasse à abattre pour ouvrir sa propre boutique mais bon… J’y tenais vraiment alors je n’allais pas me laisser faire par un peu de comptabilité et d’administration. »

Tetsushi était quelqu’un de profondément honnête et il rendit donc la monnaie exacte à la demoiselle, lui faisant même une petite ristourne sans qu’elle le remarque. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était une manière pour lui de la remercier d’avoir été comme le rayon de soleil de sa journée. Le fleuriste s’inclina alors poliment quand Yume quitta son magasin, la regardant s’éloigner jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision. Bon ! Au boulot maintenant ! Le jeune homme ne perdit pas une seconde de plus, mettant de côté les graines de lotus avant de se remettre à l’ouvrage. Il avait plusieurs bouquets à préparer et il devait aussi garnir à nouveau son magasin avec d’autres petites créations. Le temps fila à toute vitesse, et quand Yume revint, Tetsushi était dans un coin de sa boutique avec une demoiselle qui le fixait, les yeux pétillants, tandis qu’il lui expliquait l’entretien d’une jolie orchidée. Il était passionné dans ses explications, et pourtant ses doigts touchaient la plante avec une douceur infinie. Il lui fallut plusieurs secondes pour remarquer la nouvelle venue dans la boutique.

« Ah ! Namida-san ! Je suis à vous dans un instant ! »

Elle était vraiment revenue ! Ça lui faisait plaisir et son sourire en témoignait bien. Le fleuriste s’occupa de sa cliente, la remerciant poliment et chaleureusement pour son achat en s’inclinant alors qu’elle tournait les talons, les joues un peu rougies et le pot bien serré contre sa poitrine. Tetsushi n’avait jamais laissé personne indifférent après tout. Il avait ce petit quelque chose qui faisait qu’on était irrémédiablement attiré à lui, un peu comme les abeilles étaient attirées par le pollen.

« J’espère que tout s’est bien passé. J’ai gardé vos graines de côté comme promis et… »

Tetsushi se tourna pour regarder la grosse pendule qui était au-dessus de la porte qui se trouvait dans son dos. Bon, ce n’était pas encore vraiment l’heure de fermer, mais, c’était lui le patron non ? Toutes ses commandes avaient été récupérées, rien ne l’empêchait de fermer la boutique maintenant.

« Vous êtes toujours partante pour ce café ? »
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Dim 1 Avr - 22:53
Yume Namida
M • Critique littéraire
Yume Namida


:
Yume n’avait fait aucun commentaire sur le fait de rester boire une boisson chaude dans sa boutique, mais ça se voyait sur son visage qu’elle était bien plus heureuse à cette perspective que d’aller dans un café. Et elle le savait. Mais, c’était bien de la faute de ce vendeur. Sa boutique sentait la douceur et le calme, comme la musique Nocturne op. 9, n°2 de Chopin, alors pour Yume, il était difficile de partir, encore plus devant ce sourire doux et rassurant, donnant envie à la demoiselle de s’endormir paisiblement dans ses bras.
Et si elle ne disait rien, c’était bien à cause de sa dernière remarque. Yume n’avait aucune envie de faire passer pour une rapiat, et elle décida rapidement de ramener quelques petites choses pour inciter Tetsushi à rester boire un café ici.
En attendant, elle devait le payer, et effectivement, elle ne rendit absolument pas compte de la réduction qu’il venait de lui faire.

-Oh bah moi, ça m’aurait suffit…

Et c’était bien Dorian qui s’était toujours occupé des papiers. Désormais, Yume avait décidé d’engager des personnes pour le faire à sa place, n’ayant aucune envie d’essayer de comprendre quoique ce soit à tous ces chiffres. C’était totalement une autre langue. Elle préférait largement se plonger dans l’écriture, dans son pays imaginaire bien plus beau et coloré que la triste réalité.

* *
*

Elle revint quelques heures après avec une petite boîte en carton, où l’on pouvait facilement deviner que c’était des gâteaux qui étaient dedans. La demoiselle en avait profiter faire cet achat sur le chemin du retour.
Elle le laissa s’occuper de sa cliente sans montrer le moindre signe d’impatience et bien qu’elle vit les joues légèrement rouge de cette dernière, Yume ne fit pas le moindre rapprochement avec Tetsushi et son charme, se disant simplement que c’était à cause des températures froides de l’extérieur. Oui, oui, elle était bien à côté de la plaque. Et bien souvent sans défense. Après tout, elle acceptait de boire un café, seul à seul avec un strict inconnu sans se poser la moindre question. Rien ne disait que ce vendeur était un violeur, ou un meurtrier. Mais même si elle avait cette première expérience, elle baissait facilement sa garde. Sans doute à cause de Dorian qui avait été prévenant avec elle, et vraiment doux. Tsumi n’était une vieille réminiscence qui perdait de plus en plus de son pouvoir sur elle. Il n’était qu’un homme, et le seul dont l’âme était aussi noire que le charbon. Enfin, non. Elle lui retrouvait des bons côtés. Ils étaient rares, certes. Même si ça restait des souvenirs flous. La demoiselle ne cherchait pas à les retrouver, ni à les repousser.

-Oui, merci.

Elle s’approcha finalement du vendeur avec un léger sourire, posant les gâteaux sur le comptoir et regardant les graines dont elle avait hâte de voir fleurir.

-Oui, j’ai apporté des gâteaux. L’idée de boire un café sans brouhaha est alléchante. Et puis, votre boutique est mieux qu’un café.

Qui dirait non à boire un café dans un jardin, au chaud. C’était bien plus agréable que le bruit des conversations alentours, ou d’être serré les uns à côté des autres. Et puis, ils pourraient tranquillement savourer les fraisiers qu’elle avait acheter.

-Oh et…

Elle commença à fouiller dans son sac, qui forcément, n’était pas très bien rangé, et elle se permit de vider une bonne partie de ses affaires sur le comptoir, entre son porte-feuille, ses clés, deux livres, des pansements, une bouteille d’eau, son portable (non, elle ne l’a pas encore vidé entièrement)… Yume réussit enfin à extraire une boîte de thé venant sans aucun doute d’une brûlerie.

-J’ai aussi apporté ça. C’est Montagne Bleu, je sais pas si vous connaissez, mais c’est du thé noir. Par contre me demandez pas ce qu’il y a dedans. Je ne le sais absolument pas. Je sais seulement qu’il est bon. Enfin, si vous buvez pas de thé, je viens de rater mon effet…

Tiens, c’est vrai ça… Et si Tetsuhi ne buvait pas de thé ? Ce n’était que maintenant que Yume y pensait, n’ayant pas pensé une seule seconde qu’il arrivait que certaines personnes n’aimaient pas cette boisson.
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Lun 30 Avr - 10:08
Tetsushi Hiroaki
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Tetsushi se doutait que Yume allait finir par revenir. Après tout, elle avait payé une plante qu’elle lui avait laissée. Les gens étaient souvent bien proches de leur argent, même si ça ne semblait pas être le cas de cette jeune femme. Le fleuriste ne put toutefois pas contenir ce sourire qui témoignait de son bonheur de la revoir passer la porte de sa boutique après quelques heures. Il avait vraiment apprécié leur petit échange, quoique court, et il avait hâte de pouvoir le poursuivre un peu. Peut-être que cette rencontre serait unique, qu’ils ne se reverraient plus après ça. Peut-être que ça allait même mal se passer, qu’ils allaient se rendre compte qu’ils n’étaient pas fait pour s’entendre, mais Tetsushi était le genre de personne à toujours vouloir aller au bout des choses. Il n’avait pas envie d’avoir davantage de regrets. Il voulait essayer, et tant pis si le résultat n’était pas celui escompté. Le brun termina de s’occuper de la cliente qui était arrivée avant Yume avant de reporter son attention vers elle, le visage toujours aussi doux, avec ce sourire qui étirait ses fines lèvres.

« Je dois avouer que je suis un peu soulagé d’entendre que vous êtes d’accord de bien vouloir rester ici. Je n’ai rien contre les cafés bondés, mais je suis de votre avis : un café dans un endroit aussi paisible ne peut que se savourer davantage ! Et puis, il ne fallait vraiment pas pour les gâteaux ! »

Bon, c’était Yume qui l’avait invité à boire un café au départ, mais Tetsushi n’avait jamais été à l’aise avec le fait qu’on puisse lui offrir quoi que ce soit, même une simple pâtisserie. Il était vraiment gêné et ça se voyait sur son visage, le rendant encore plus adorable alors qu’il se frottait la nuque en détournant les yeux, une petite moue prenant la place de son sourire. Comment est-ce qu’il allait pouvoir la remercier d’avoir fait cet achat pour lui ?

« Est-ce que vous me laisseriez vous inviter une prochaine fois ? Pour vous remercier pour ces gâteaux ? Enfin… Si après ce petit café vous n’êtes pas trop déçue et souhaitez que nous puissions nous revoir pour discuter un peu bien sûr. »

Tetsushi lui adressa un nouveau sourire, sa gêne pouvant encore se lire malgré tout sur son visage. Il allait peut-être un peu vite en besogne en lui proposant un autre rendez-vous alors que le premier était tout juste commencé, mais il avait la sensation qu’il ne serait pas déçu. Après, restait à savoir si ce serait la même chose pour Yume… Celle-ci fouilla ensuite dans son sac, le vidant à moitié sur le comptoir, sous l’œil amusé du fleuriste qui ne fit aucun commentaire, se contentant d’attendre le précieux trésor qui se cachait sous toutes ces choses, au fond de son sac. Quand la demoiselle en sortit finalement une boîte à thé, Tetsushi ne put s’empêcher de lâcher un rire franc à la fin de ses mots. Ce rire n’était absolument pas moqueur, loin de là ! Il ne se le permettrait pas ! Mais cette demoiselle était vraiment adorable dans chacun de ses gestes et chacun de ses mots. Le fleuriste agita doucement une main pour la rassurer.

« Ne vous inquiétez pas Namida-san ! Nous avions parlé de boire un café, et c’est vrai que c’est ce que je bois le plus souvent, mais je n’ai rien contre un petit thé de temps à autre, au contraire ! Et puis, nous avons un défi à relever avec ce Montagne Bleu, il faut réussir à découvrir ce qu’il y a dedans et pour cela, nous allons être obligés d’en boire. »

Tetsushi lui offrit un nouveau sourire alors qu’il retirait son tablier en le faisant passer par-dessus sa tête, lui ébouriffant un peu les cheveux au passage. Le pliant délicatement, il alla le déposer sur une table dans la petite pièce derrière son comptoir. Il en profita pour se laver les mains, ses doigts fins et délicats étant légèrement abîmés à cause de son travail, de nombreuses coupures les marquant.

« Est-ce que cela vous convient si nous nous installons sur la petite table près de l’entrée ? Nous pourrons profiter du soleil avant qu’il ne se couche comme ça. »

Le fleuriste était repassé dans la pièce principale de la boutique, se séchant les mains avec un essuie-mains pendant qu’il pointait du regard une petite table encore couverte de fleurs, entourée par de nombreuses plantes. Ce serait le cadre idéal pour se boire ce fameux thé ! Les mains sèches, Tetsushi s’empressa de dégager la table en question, passant un coup de chiffon dessus avant de retourner la pancarte sur la porte d’entrée de son magasin, indiquant que la boutique était fermée.

« N’allez pas croire que je vous séquestre surtout ! La porte n’est pas fermée à clé, vous pourrez toujours vous enfuir si jamais vous n’appréciez pas ma compagnie. N’oubliez juste pas vos graines ! »

Tetsushi plaisantait un peu, mais il espérait vraiment que Yume n’allait pas prendre la fuite. La laissant poser ses affaires sur la table propre, le fleuriste s’éloigna à nouveau dans l’arrière-boutique afin de se saisir de deux chaises qu’il apporta à la demoiselle pour qu’elle puisse s’y assoir, ayant profité de son passage derrière le comptoir pour mettre de l’eau à chauffer. C’était la première fois qu’il faisait ça avec une cliente, et il était vraiment heureux de pouvoir partager ce moment avec Yume.
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